Réflexions sur les déserts médicaux, explications et réalité 1/4

Pour tout gouvernement en matière économique depuis 35 ans la lutte contre le #chômage est la priorité. Depuis 10 ans, celle de tout gouvernement en matière de santé c’est la lutte contre les #déserts médicaux. Ces deux maux de la société française sont de purs produits des politiques publiques menées. Le déni des dirigeants politiques sur ce fait, les conduit régulièrement à ressortir tous les uns après les autres les mêmes solutions qui ont déjà échouées et à chercher des #boucs émissaires.

La solution existe dans les deux cas mais elle ne peut qu’être structurelle et nécessite la conviction d’une autre politique.

Les déserts médicaux se voient d’ailleurs en agglomérations et dans les métropoles ou les zones rurales. Le pire est à venir puisque la moyenne d’âge des médecins dans les zones sous dotées est de 55 ans, avec des départs en retraite massifs à court terme.

Chaque gouvernement a son lot de mesures conjoncturelles pour tenter d’enrailler la #désertification, sans qu’aucunes n’aient été réellement efficaces. Citons le #contrat d’engagement de service public de 2010, qui permet aux étudiants de percevoir des subventions en échange de 2 années en zone sous dotées, il n’a attiré que 236 étudiants en 2016 soit moins de 3%. #Revenus annuels garantis, #contrats d’aide à l’installation, #hausse des honoraires, #baisses des charges… Les politiciens ont multiplié les mesures financières très coûteuses pour lutter contre ces déserts, comme pour le chômage (par exemple les emplois aidés…).

Le recours à la #télémédecine qu’il est urgent de développer, n’est en rien un remède à la désertification médicale, mais un atout pour renforcer l’efficacité d’un travail présentiel des professionnels de santé dans les territoires.

 

Que s’est-il passé depuis trois décennies:

 

– Face à la croissance des dépenses de santé, les années 90 ont vu éclore une première idée stupéfiante des pouvoirs publics: baisser le nombre de médecins libéraux en exercice de 20 à 30 000. En raisonnement économique simpliste, moins d’offres pour moins de demandes. D’une part on a réduit drastiquement le flux entrant d’étudiants, diminution par 2 du numerus clausus à 3 500 étudiants, affaiblissant la démographie médicale pour deux décennies. D’autre part, on a accéléré le flux sortant de médecins en activité à grand renfort d’argent public, comme par exemple le MICA.

Tout a été oublié, la réflexion sur la féminisation de la profession, la création de médecins administratifs (coordonateurs, épidémiologistes, informaticiens…), sans oublier le salariat proposé, faussement sécurisant. Et rajoutons également l’hyperspécialisation de l’ensemble des spécialistes et notamment des chirurgiens…

 

Regardez Mesdames et Messieurs lorsque vous sortez d’un centre hospitalier quel qu’il soit et d’un CHU plus encore, le nombre de médecins qui sont sur la colonne de gauche de votre ordonnance.

Il y a quelques années lorsque j’ai commencé mes études, il y avait un chef de #service, deux chefs de clinique et une secrétaire. Ensuite, on a inventé après les #départements sans les faire disparaître les services avec un chef de département et tout le système administratif, puis comme cela ne marchait toujours pas, la technostructure qui a les pleins pouvoirs sur l’ensemble des dossiers français a imaginé les #pôles… jusqu’à la dernière trouvaille: les #ARS, Agence Régionale de Santé qui théoriquement doivent faire le bonheur de tous les assurés et de tous les médecins… Sans commentaire.

 

– Les années 2000 verront naître une autre approche pour contrôler les dépenses: « maintenir le plus bas possible le coût des consultations« . De 1998 à 2011, la valeur du C (consultation) à stagner en euros constant. Et parallèlement on a même laissé baisser la valeur réelle de nombreux tarifs en chirurgie et pour plusieurs professions médicales. Les libéraux installés ont fait face à cette situation en augmentant soit leur complément d’honoraire pour ceux qui le pouvaient soit en étendant leur temps de travail pour tous.

L’application des #35h dans les hôpitaux publics a imposé au personnel soignant de travailler moins pour gagner moins. Le résultat de cette stratégie pour tous les soignants a été une dégradation de leurs conditions de travail et de leur reconnaissance professionnelle, et une désorganisation gigantesque de tous les services.

 

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image source: Quotidiendumédecin

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