Le Cheylard, le 11 Novembre 2018
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Responsables, les Corps constitués,
Monsieur le Président des Anciens Combattants,
Mesdames et Messieurs les Anciens Combattants,
Mesdames et Messieurs et Chers Amis,
En cette commémoration du « Centenaire de 1918 », qu’il me soit permis, comme chaque anniversaire important, de prendre la parole, pour participer de cœur et de fonction à cet immense et bel hommage, à tous ceux qui ont combattu, qui sont morts, blessés, défigurés … et tous ceux qui, « à l’arrière »tenaient la France debout. Car c’est toute une Nation, tout un peuple qui gagne après 4 ans de tragédies personnelles, familiales, communautaires et communales.
Merci aux cloches d’avoir sonné, ce sont nos clochers qui rythment notre vie, nos joies, nos tristesses. Ils ont vocation à célébrer des moments solennels, comme ceux d’une victoire, même 100 ans après.
Car il s’agit bien d’une victoire, même si la France a gagné la guerre de 1914-1918 et que l’Allemagne n’a pas été vaincue.
Mais comme l’écrivait le Général De Gaulle, en 1924 dans « La discorde chez l’ennemi » : qui analyse pleinement les causes de la défaite allemande, ceux-ci « grisés par l’indiscipline, l’orgueil du surhomme nietzschéen, les divisions et les querelles, les manœuvres parlementaires, la dictature militaire, le mépris des alliés, bref tous les défauts qu’on attribue d’habitude à leurs voisins français … »
Il faut donc, vous le comprenez, se méfier de tous ces travers … qui perdurent aujourd’hui et qui s’étalent dans nos écrans.
Le 9 novembre 1970 s’éteint le Général, bientôt 50 ans.
La France ne doit pas se noyer dans ces commémorations incessantes. Elle doit, moins encore, s’enliser dans des polémiques superflues à propos du passé.
Il y a un temps pour tout, la commémoration, puis l’histoire, mais celle-ci doit être écrite par les historiens et non pas les choix des politiciens.
La France d’aujourd’hui, à la lecture de ces évènements, de ces tristes et tragiques moments d’histoire, elle devrait s’interdire cette maladie de la repentance qui transforme les motifs de fierté nationale en germes de désespérance.
Car oui, en 1918, c’était une armée, ce sont les « poilus »qui ont gagné la guerre et non comme certains de nos « élites »voudraient nous le faire croire, que les « poilus »n’étaient que des civils que l’on avait armés, tout ceci pour éviter de féliciter leur courage, ce courage tricolore qui est toujours, bien implanté en chacun de nous.
Le 10 novembre 1968, le Président de la République, Charles De Gaulle, prononça une allocution aux Invalides. Il soulignait l’importance du sacrifice et l’insuffisance de la préparation, en prodiguant l’action dit-il sans disposer des moyens voulus, c’est la France qui, relativement, perdit le plus de son sang.
Et le Président poursuit en nommant chacun des Responsables de l’Armée à la place qui est la sienne… sans polémique, rien que la vérité nue.
Comme ces temps-là, de simplicité historique semblent loin, avec ce que nous vivons, et aggravé par les « médias »(décérébrés et serviles à la police de la pensée).
Il évoquait ainsi la polémique stérile et tout en rappelant des faits incontestables, il gomme tout ce qui pourrait porter une ombre sur un jour de fierté nationale.
Car revenons simplement à la réalité, le POILU faisait la guerre à un envahisseur. Il se battait pour protéger sa PATRIE, sa Nation, ses frontières. Il voulait chasser l’indésirable. Le soldat était prêt à se faire tuer, au nom de l’honneur, de la grandeur, du courage.
Il croyait en la force des armes.
Oui, je vous le dis aujourd’hui le « POILU »a tout pour effarer notre société contemporaine, une société cotonneuse et complaisante … et c’est même chose au niveau de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui à l’unanimité, condamne la vérité pour la nécessité de préserver, disent-ils, la « paix religieuse »et la « tolérance mutuelle ». Nous sommes déjà à genoux et qu’adviendra-t-il de nos enfants ?
Oui c’était une guerre.
Oui, nous sommes aussi dans un itinéraire de guerre et ce n’est pas en éloignant en France l’exemplarité militaire, au profit de la police de la pensée, dans une « itinérance mémorielle », que nous relèverons le défi grandissant qui se rapproche des générations qui nous suivent…
L’Occident culpabilisé et qui refuse de désigner officiellement l’adversaire (l’islamisme radical) nous prépare par son angélisme, à un autre totalitarisme, qui germe déjà … !
Même si l’on veut nous le cacher, vous le savez, souvent vous me le dites, vous le voyez comme moi.
La réalité ne peut disparaitre comme par miracle, par idéologie.
Et ce n’est pas en rendant hommage à Ho Chi Minh, comme s’a fait la semaine dernière, le 1erMinistre, oubliant les 47 soldats français morts en Indochine et les centaines de milliers de Vietnamiens, victimes du régime stalinien installé par le dirigeant, que l’on va revoir une France Debout.
J’ai une pensée, très fraternelle et très émue, pour notre ami ce « vieux soldat »comme il aimait à me le dire, le Colonel FAURE, qui avait vécu Dien Pien Phu … qui, il y a quelques décennies, faisait les discours à cette même place.
Il rappelait avec sa voix de soldat aguerri, aux combats que nos grands-pères et pères en 1914 étaient de la « chair à canon », vérité crue, sans commentaire.
« Plus jamais la guerre » clamaient d’une même voix, en 1918 les nombreux pacifistes français et allemands, avant que leurs pays remettent ça, 11 ans plus tard.
Rien ne permet de penser que les politiques mémorielles soient efficientes.
Elles peuvent même se retourner contre leurs auteurs.
C’est pourquoi, vous me permettez bien respectueusement de recommander la plus extrême prudence à nos dirigeants, quand il leur prend d’agiter le spectre de l’entre-guerre et des années 1930 contre d’autres dirigeants actuels (le dialogue serait meilleur que l’invective !).
Comme dit un vieux proverbe : « pour rester crédible, avant de crier au loup, il vaut toujours mieux s’assurer que ce n’est pas un raton laveur ».
Je vous remercie.
Dr Jacques CHABAL
Maire de LE CHEYLARD